Il y’a quelques semaines, je me suis retrouvé à l’hôpital (une fois de plus) avec le tchoupinet. Un weekend parti à l’eau comme ça. Tsuip. Le dimanche matin, pendant que nous prenions l’air dans le hall d’accueil, arrive un jeune couple d’une trentaine d’année environ avec une petite fille qui n’avait pas encore l’air d’avoir soufflé sur sa première bougie. Vint le moment de la prise de température. Le jeune couple Android utilisait visiblement un thermomètre hi-tech, du coup après la prise de température voilà la maman qui sort faire je ne sais trop quoi, pendant que le bébé n’arrête pas de pleurer. Comme tout père qui se débrouille, il essaie tant bien que mal de calmer la petite qui ne veut rien entendre. Il se décide finalement à lui chanter (en anglais), ce qui était probablement censé être une berceuse… « a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n…🎶🎶 »….

J’ai étouffé un éclat de rire, tellement je ne m’y attendais pas. Heureusement, la maman est arrivée et a pris le relai. L’alphabet en guise de berceuse? 🤣🤣🤣 Ah nous les pères, on ne manque pas d’inspiration! En même temps, il faut dire qu’à l’accouchement, nous sommes généralement le maillon dont tout le monde se soucie le moins. A juste titre. L’enfant et la maman sont au centre de l’attention. La maman – primipare – notamment bénéficie de tous les conseils possibles dans cette étape de sa vie et le lien naturel qu’elle a avec celui là qu’elle a porté 9 mois se renforce encore plus.

Pour nous autres pères, c’est une autre histoire. Ce lien, il faut le créer et l’entretenir! Et on ne reçoit pas forcément une notice pour ça. Et autant les grands mères sont là pour dire aux femmes comment gérer et anticiper sur certaines situations, autant les grands pères sont là pour nous rappeler comment, on va enfin comprendre ce que c’est de devoir gérer une famille. Les rancuiners comme ça! Voilà tout pour eux! Alors on se débrouille.

Et en ce qui me concerne, je me suis vraiment débrouillé. Ce d’autant plus que pendant l’essentiel des 9 mois qui ont précédé l’arrivée du combattant, j’étais hors du pays pour le boulot. Je n’ai pu être là que les 2 dernières semaines et encore, une semaine après l’accouchement, j’étais déjà parti. En près de 7 mois, j’étais resté avec mon fils à peine 25 jours. Forcément quand je suis revenu définitivement, il n’avait pas avec moi l’affinité naturelle qu’il pouvait avoir avec sa mère – et même avec sa grand mère, voir mon petit frère qu’il avait vu plus que moi – et ça c’est peu de le dire.

Heureusement, passer du temps avec lui a permis de vite faire rentrer les choses dans l’ordre. Je vous parlais de routine lors de mon dernier post. Quelque soit la routine que j’avais, sauf cas de force majeure, j’étais toujours chez moi avant 17h. Jeux, ballades, bain, repas et dodo. En plus des moments qu’on passait déjà ensemble, de 17h à 20h chaque jour, nous étions en mode ton pied mon pied. On a passé tellement de temps ensemble que parfois, quand il se reveillait la nuit, il fallait seulement que ce soit moi qui vienne le faire se rendormir. Le goût de ça! 🙂

Bref, je me moquais un peu de mon collègue Papa, mais en fait, ça me faisait rire surtout parce que ça m’a rappelé toutes les bêtises que je me suis retrouvé à faire pour que ma part de bébé arrête de pleurer, ou juste pour pouvoir lui arracher un sourire… Dire que dans quelques années, il va me dire comment il est déjà grand, comment il faut que je le laisse vivre sa vie et m’expliquer comment je l’empêche de s’épanouir… Sûr que c’est la partie là du film que mon père attend impatiemment…

Xstian Tchoupi