Cher qui de droit,
J’espère que tu te reconnaîtras tout seul, parce que je peux te citer comme ça alors que ce n’est pas toi le responsable…. Surtout quand je sais à quel point mes concitoyens peuvent faire preuve d’irresponsabilité. Et puis il faut dire, par les temps qui courent, je n’ai pas trop envie de disparaître à un aéroport… Euh que dis je, à un carrefour le matin en attendant mon benam…

Je t’écris en ce moment assis sur un banc à Fonkouankem Plateau. Je te rassure tout de suite, moi même je ne saurai te dire exactement où c’est. J’ai juste lu la plaque de l’église évangélique du Cameroun qui traînait par là. D’ailleurs c’est impressionnant les moyens que peuvent déployer les organisations religieuses pour s’installer dans les coins les plus improbables. En tout cas, je sais seulement que je suis quelque part entre Kekem et Bafang. A une vingtaine de minutes de Bafang d’après les riverains.
Bafang où j’aurai dû être depuis au moins 2h, si je n’avais pas fini par succomber à l’un des multiples dos d’âne sans aucune signalisation de cette nationale n° 5. Mais dans quel genre de pays, construit t’ont des dos d’âne sans signalisation? Ou dans quel pays laisse t’on une signalisation de dos d’âne disparaître sans se soucier de la remplacer?
Est-il vraiment nécessaire que je liste toutes les conséquences possibles de dos d’âne sans signalisation sur une route où la vitesse moyenne est de 80 km/h? Non ce n’est pas nécessaire, mais je citerai quand même une: LA MORT! Les routes non tracées on vous a laissé avec, les routes avec trous ravins on vous a laissé avec. Encore que lors de ma dernière escapade à l’ouest j’avais salué les efforts consentis pour fermer certains de ces trous qui mettaient clairement en danger la vie des automobilistes.
Quoi qu’il en soit, de grâce, ne rajoutez pas de nouveaux obstacles aux chauffeurs qui ont déjà de quoi tester leur vigilance sur les routes. Les dos d’âne non signalés, on peut franchement s’en passer.
Bon vu que je suis déjà là, je vais faire du tourisme. Ce sera toujours ça de pris. Tout en espérant que mon mécanicien de fortune, qui a finalement dû se rendre à Bafang, fasse des miracles.
PS: Même si Ngimbis vous dit quoi, en attendant l’émergence avec ses routes aux normes et ses automobilistes 5 étoiles, priez d’abord. Le mécanicien qui m’a sorti de la galère n’était autre qu’un gars du camp Yabassi à Douala qui était lui dans son village pour ses affaires personnelles. Si ça c’est pas la La Main de Dieu c’est que c’est quoi? Grâce à lui j’ai passé à peine 2h dans un coin où j’aurai pu en passer 4 voir 5.
Xstian Tchoupi